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Face à l'oubli : le patrimoine disparu en Charolais-Brionnais
Le prieuré des Dames de Marcigny Le prieuré des Dames de Marcigny Le prieuré des Dames de Marcigny

Le prieuré des Dames de Marcigny


Entre le Xe et le XIIe siècle, l'abbaye de Cluny étend son réseau de dépendance dans toute l'Europe et devient l'ordre monastique le plus influent et le plus puissant. Parmi ses nombreuses dépendances, le monastère de Marcigny a la particularité d'avoir été le premier prieuré de femmes de l'ordre clunisien.

Le prieuré de Marcigny pouvait accueillir jusqu’à 99 moniales bénédictines. Il abritait aussi quelques moines qui assuraient les offices, mais vivaient séparément des religieuses et ne communiquaient jamais avec elles. Celles-ci étaient issus de la haute-noblesse et devaient justifier, à leur entrée dans le monastère, d’au moins 5 quartiers de noblesse du côté paternel. Le prieuré de Marcigny a été fondé en 1055, à l’initiative d’Hugues de Semur, abbé de Cluny, et de son frère Geoffroy II, seigneur de Semur. L’église est consacrée à deux reprises en 1055 et en 1082. L'établissement est doté de nombreuses terres dans la région et obtient le patronage de plusieurs paroisses (dont celle de Varenne-l'Arconce) confirmé par le pape Urbain II en 1095. En 1436, un procès-verbal de visite mentionne le très mauvais état des bâtiments monastiques et précise que certains sont même déjà détruits. Un nouveau procès-verbal, en 1562, évoque les dégâts causés par les protestants sur le prieuré. Au XVIIIe siècle, une partie des bâtiments restants sont remplacée par de nouvelles constructions, dont le logis de la prieure édifié en 1777 à l’emplacement de l’avant-nef de l’église. Le prieuré ferme ses portes le 20 septembre 1791. Il est vendu comme bien national le 17 juillet 1796.


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  • Plan-terrier de 1768 avec les bâtiments du monastère. L'église prieurale est au centre. A sa gauche, le cloître avec le bâtiment des soeurs. A sa droite, les appartements des moines et les dépendances - © Musée de la tour du moulin Plan-terrier de 1768 avec les bâtiments du monastère. L'église prieurale est au centre. A sa gauche, le cloître avec le bâtiment des soeurs. A sa droite, les appartements des moines et les dépendances - © Musée de la tour du moulin
  • Restitution 3D de l'ensemble formé par l'église prieurale, la chapelle Notre-Dame et le cloître, avec l'église Saint-Nicolas, sur la gauche de celui-ci - © Jean-Baptiste Reveyron Restitution 3D de l'ensemble formé par l'église prieurale, la chapelle Notre-Dame et le cloître, avec l'église Saint-Nicolas, sur la gauche de celui-ci - © Jean-Baptiste Reveyron
  • Restitution 3D avec coupe de l'église prieurale, qui se composait d'une avant-nef (2 travées), d'une nef (4 travées et 2 niveaux d'élévation), d'un transept à la croisée duquel s'élevait le clocher carré, et d'une abside encadrée de deux absidioles - Restitution 3D avec coupe de l'église prieurale, qui se composait d'une avant-nef (2 travées), d'une nef (4 travées et 2 niveaux d'élévation), d'un transept à la croisée duquel s'élevait le clocher carré, et d'une abside encadrée de deux absidioles -
  • Restitution 3D. Vue de la prieurale depuis le cloître - © Jean-Baptiste Reveyron Restitution 3D. Vue de la prieurale depuis le cloître - © Jean-Baptiste Reveyron
  • Bras sud du transept de la prieurale. un mur a été construit pour fermer l'espace qui s'ouvrait à l'origine sur la croisée du transept. - © PCB Bras sud du transept de la prieurale. un mur a été construit pour fermer l'espace qui s'ouvrait à l'origine sur la croisée du transept. - © PCB
  • Intérieur du bras sud du transept avec plusieurs traces d'anciennes ouvertures bouchées et des restes de polychromie de différentes époques - © PCB Intérieur du bras sud du transept avec plusieurs traces d'anciennes ouvertures bouchées et des restes de polychromie de différentes époques - © PCB
  • Hôtel de la prieure construit à la fin du XVIIIe siècle par l'architecte bourguignon, Edme Verniquet, à l'emplacement de l'avant-nef de la prieurale. - © PCB Hôtel de la prieure construit à la fin du XVIIIe siècle par l'architecte bourguignon, Edme Verniquet, à l'emplacement de l'avant-nef de la prieurale. - © PCB
  • Façade arrière du logis de la prieure. Construit en lieu et place de l'avant-nef de l'église prieurale, cette construction de la fin du XVIIIe siècle a conservé une partie des maçonneries de l'ancienne église, notamment les traces des voûtes de l'ava Façade arrière du logis de la prieure. Construit en lieu et place de l'avant-nef de l'église prieurale, cette construction de la fin du XVIIIe siècle a conservé une partie des maçonneries de l'ancienne église, notamment les traces des voûtes de l'ava
  • La tour du Moulin, devenue musée en 1913. (ajourd'hui labellisé 'musée de France") -  © PCB La tour du Moulin, devenue musée en 1913. (ajourd'hui labellisé 'musée de France") - © PCB
  • Façade romane de l'église Saint-Nicolas, ancienne église des moines, utilisé dès le XVIIe siècle comme égalise paroissiale - © PCB Façade romane de l'église Saint-Nicolas, ancienne église des moines, utilisé dès le XVIIe siècle comme égalise paroissiale - © PCB
  • Plan-terrier de 1768 avec les bâtiments du monastère. L'église prieurale est au centre. A sa gauche, le cloître avec le bâtiment des soeurs. A sa droite, les appartements des moines et les dépendances - © Musée de la tour du moulin
  • Restitution 3D de l'ensemble formé par l'église prieurale, la chapelle Notre-Dame et le cloître, avec l'église Saint-Nicolas, sur la gauche de celui-ci - © Jean-Baptiste Reveyron
  • Restitution 3D avec coupe de l'église prieurale, qui se composait d'une avant-nef (2 travées), d'une nef (4 travées et 2 niveaux d'élévation), d'un transept à la croisée duquel s'élevait le clocher carré, et d'une abside encadrée de deux absidioles -
  • Restitution 3D. Vue de la prieurale depuis le cloître - © Jean-Baptiste Reveyron
  • Bras sud du transept de la prieurale. un mur a été construit pour fermer l'espace qui s'ouvrait à l'origine sur la croisée du transept. - © PCB
  • Intérieur du bras sud du transept avec plusieurs traces d'anciennes ouvertures bouchées et des restes de polychromie de différentes époques - © PCB
  • Hôtel de la prieure construit à la fin du XVIIIe siècle par l'architecte bourguignon, Edme Verniquet, à l'emplacement de l'avant-nef de la prieurale. - © PCB
  • Façade arrière du logis de la prieure. Construit en lieu et place de l'avant-nef de l'église prieurale, cette construction de la fin du XVIIIe siècle a conservé une partie des maçonneries de l'ancienne église, notamment les traces des voûtes de l'ava
  • La tour du Moulin, devenue musée en 1913. (ajourd'hui labellisé 'musée de France") -  © PCB
  • Façade romane de l'église Saint-Nicolas, ancienne église des moines, utilisé dès le XVIIe siècle comme égalise paroissiale - © PCB

La plupart des bâtiments qui composaient le monastère ont été démolis : le cloître (avec salle capitulaire, réfectoire et cellules des moniales, entre autres), les bâtiments annexes (hôtellerie, infirmerie, écuries, grenier, etc.) et surtout l'église priorale à laquelle été adjointe une chapelle mariale ayant une fonction essentiellement funéraire. Les seuls bâtiments encore existants sont le logis de la prieure du XVIIIe s. (sur la place du prieuré), la tour du moulin (aujourd'hui musée de France), ainsi que les bâtiments occupés par les moines (l'église Saint-Nicolas, aujourd'hui paroissiale, et une maison, abritant le centre d'art contemporain Franck Popper et conservant plusieurs éléments d'architecture médiévale).

De l'église priorale, il subsiste quelques éléments "comme fossilisés dans le bâti moderne" (A. Nicollier, La construction d'un paysage monumental religieux en Brionnais à l'époque romane, 2015). Celle-ci se composait d'une avant-nef (détruite au XVIIIe siècle et remplacée par le logis de la prieure), d'une nef composée d'un vaisseau central voûté en berceau (avec deux niveaux d'élévation, les grandes arcades et les fenêtres hautes) et de deux bas-côtés voûtés d'arêtes, d'un transept et d'un chœur avec une abside encadrée de deux absidioles. On peut encore observer la trace des voûtes de l'avant-nef et de la nef dans la maçonnerie du mur ouest du logis de la prieure. Le bras sud du transept est entièrement conservé et présente encore des vestiges de polychromie provenant de différentes époques. Enfin, une petite salle, qui jouxtait le bras nord du transept, subsiste également. Elle donnait accès à la chapelle Notre-Dame, qui se trouvait à l'emplacement de l'actuelle salle de spectacle.


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Un peu de vocabulaire

Abside : espace intérieur dans une église situé dans le prolongement du chœur et ayant un plan cintré (semi-circulaire) ou polygonale, .

Absidiole : petites absides ou chapelles secondaires ayant un plan semi-circulaire, qui encadrent le chœur et l'abside principale d'une église. Le plus souvent elles sont placées sur les côtés, au niveau des bras du transept.

Avant-nef : partie d'une église romane précédant la nef. Elle comporte deux niveaux. Dans les édifices clunisiens, l'étage était occupé par une chapelle qui servait de lieu de célébration des messes pour les défunts.

Chœur : espace intérieur d'une église, où se trouve le maître-autel.

Cloître : galerie entourant un jardin ou une cour et desservant les bâtiments de vie des moins ou des moniales.

Nef : partie de l'église entre le portail d'entrée de l'édifice et le transept ou le chœur. C'est dans cette partie que se placent les fidèles.

Transept : partie de l'église située entre la nef et le chœur, transversale à la nef et formant une croix avec celle-ci. L'intersection entre la nef et le transept est appelée la croisée du transept. Toutes les églises ne possèdent pas forcément de transept.