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Face à l'oubli : le patrimoine disparu en Charolais-Brionnais
Le château d'Amanzé Le château d'Amanzé Le château d'Amanzé

Le château d'Amanzé


"On voyait, avant 1789, un château d'une grande magnificence, qui appartenait au baron de Laqueuil..." (Aimé-Emmanuel Monnier, Annuaire de Saône-et-Loire, imp. de Dejussieu, 1839). De ce superbe édifice, démoli après sa revente au titre des biens nationaux en 1795, il ne reste aujourd'hui que les dépendances...

L’abbé Courtepée fait remonter l’origine de la famille seigneuriale d’Amanzé au XIe siècle. Toutefois, la première mention du château sous le terme de « maison » (maison forte) ne remonte qu’au XIIIe siècle dans l’hommage rendu par Jean de Villon, fils d'Alix d'Amanzé, au duc de Bourgogne Hugues IV en 1265. Suite au passage des troupes d’écorcheurs en 1433 et 1444, qui amènent pillages et détériorations, l’édifice est en grande partie remanié au XVIe et surtout au XVIIe siècle. Parallèlement, le prestige de la famille d’Amanzé grandit, en dépit de l’assassinat de Pierre d’Amanzé en 1568, tué de 5 coups d’arquebuse pour son engagement dans le parti protestant. Son fils, Jean IV d’Amanzé, fait une brillante carrière dans les armées du roi et est nommé gouverneur de Bourbon-Lancy. Son petit-fils, Gaspard, obtient la charge de lieutenant-général du Roi en Bourgogne, conservée par la famille sur 3 générations. La seigneurie est érigée en baronnie, puis en vicomté et en comté.


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  • Détail du plan cadastral de 1826. Deux des 4 tours d'angle du château sont encore existantes à cette date -© Archives départementales 71 Détail du plan cadastral de 1826. Deux des 4 tours d'angle du château sont encore existantes à cette date -© Archives départementales 71
  • Plan d'ensemble du château, du parc et des dépendances : restitution réalisée par l'abbé Henri Mouterde en 1910. Une 5e tour est présente sur le plan du château, sans doute une tour abritant un escalier à vis. - © CECAB Plan d'ensemble du château, du parc et des dépendances : restitution réalisée par l'abbé Henri Mouterde en 1910. Une 5e tour est présente sur le plan du château, sans doute une tour abritant un escalier à vis. - © CECAB
  • Panneau de l'ancienne galerie des rois, évoquée par Courtepée. Comme le reste des matériaux, ces panneaux peints ont été revendus et remployés comme lambris dans des maisons ou même comme plancher dans des dépendances agricoles - © J.-M. Jal Panneau de l'ancienne galerie des rois, évoquée par Courtepée. Comme le reste des matériaux, ces panneaux peints ont été revendus et remployés comme lambris dans des maisons ou même comme plancher dans des dépendances agricoles - © J.-M. Jal
  • © J.-M. Jal © J.-M. Jal
  • Vue de l'aile des dépendances abritant la ferme-auberge, avec l'ancien pigeonnier - © PCB Vue de l'aile des dépendances abritant la ferme-auberge, avec l'ancien pigeonnier - © PCB
  • Vue de l'ancienne écurie - © PCB Vue de l'ancienne écurie - © PCB
  • Détail du plan cadastral de 1826. Deux des 4 tours d'angle du château sont encore existantes à cette date -© Archives départementales 71
  • Plan d'ensemble du château, du parc et des dépendances : restitution réalisée par l'abbé Henri Mouterde en 1910. Une 5e tour est présente sur le plan du château, sans doute une tour abritant un escalier à vis. - © CECAB
  • Panneau de l'ancienne galerie des rois, évoquée par Courtepée. Comme le reste des matériaux, ces panneaux peints ont été revendus et remployés comme lambris dans des maisons ou même comme plancher dans des dépendances agricoles - © J.-M. Jal
  • © J.-M. Jal
  • Vue de l'aile des dépendances abritant la ferme-auberge, avec l'ancien pigeonnier - © PCB
  • Vue de l'ancienne écurie - © PCB

Au début du XVIIIe siècle, elle passe par mariage à Anne-Gilbert de la Queuille, marquis de Châteaugay. Celui-ci, comme ses descendants, délaisse le château qui commence à se détériorer. En 1795, pendant la Révolution française, il est vendu comme bien national. Le plan cadastral de 1826 montre que sa destruction est à cette date presque achevée. Il ne reste que deux tours circulaires et les communs.

Plusieurs descriptions nous permettent d'imaginer, plus ou moins aisément, ce que fut le château d'Amanzé. Celle de l'Abbé Courtépée, la plus détaillée, évoque un " château couvert d'ardoise, avec un petit arsenal où sont de vieilles armes, 400 escopettes ou fusils à mèche, quelques petites pièces de canon, une caisse d'airain grosse comme un tonneau, couverte de peau aux deux bouts, casques, cuirasses, etc. Vaste galerie ornée de tableaux des Romains, des Rois de France et des Princes de la maison de Bourbon. Parc confidentiel entouré de murs : grand jardin avec une belle orangerie, bien entretenue, et des vieux myrtes donnés par le duc d'Epernon. " (Tome IV, p. 254-255).


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Avant sa destruction, l'édifice conservait certains éléments médiévaux, conjugués à des aménagements modernes. Il se composait de plusieurs bâtiments (" quatre grands corps de logis et deux grands pavillons, couverts d'ardoises "), entourant une cour et flanqués de 4 tours d'angle. Les façades sur la cour devaient présenter deux niveaux d'élévation et des combles ornés de lucarnes. Un fossé entourait la bâtisse. Au sud, se développait le parc, richement composé (allées, parterres, labyrinthe, etc.). Au nord, se trouvait la basse-cour, délimitée à l'origine par un fossé, avec les dépendances. L'aile, qui abrite aujourd'hui la ferme auberge des Collines, est bien conservée. La tour d'angle carrée abritait le pigeonnier. En face, une partie des bâtiments a disparu. Reste la grande et majestueuse écurie avec ses belles lucarnes, dernier témoignage de la splendeur passée.