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Ils y étaient... Ils y étaient... Ils y étaient...

Ils y étaient...


Début août 1914, l'Europe entre en guerre. Deux coalitions se font face : la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Russie) et la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie, avec le soutien de l'Empire Ottoman). L'armée allemande envahit la France et, en quelques semaines, s'approche dangereusement de Paris. La bataille de la Marne, du 5 au 12 septembre 1914, permet à la l'armée française de faire reculer l'ennemi. Par la suite, la ligne de front reste quasiment fixe pendant trois longues années. C'est la "guerre de position" ou "guerre de tranchées".

D'importantes batailles ont lieu jusqu'en 1917, à l'initiative d'un camp ou de l'autre, dans l'objectif de faire évoluer cette ligne de front. Ces batailles -Artois, Somme, Verdun, Chemin des Dames - sont surtout restées dans les mémoires pour leur effroyable bilan meurtrier. Les 73 soldats de Saône-et-Loire étudiés se répartissent à peu près sur l'ensemble du front français (Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Marne, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Haut-Rhin). Certains ont participé à ces batailles tristement célèbres, souvent au prix de leur vie.


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La bataille de la trouée de Charmes (24-26 août 1914)

La "trouée" de Charmes désigne un espace, entre les villes de Toul et d'Épinal, principalement occupé par le bois de Charmes et sans ouvrage de fortifications, dans lequel les allemands (la VIe armée allemande commandée par Rupprecht de Bavière) décident de s'engouffrer le 24 août 1914. Le but est de percer les lignes françaises qui défendent la "trouée" (la IIe armée française aux ordres du général de Castelnau). Le 24 août, au soir, les Allemands ont gagné beaucoup de terrain, avant de reculer dès le lendemain. La journée du 25 août est marquée par la reprise du village de Rozelieures par les Français grâce à une série d'assauts lancée entre 7h du matin et 15h. Le lendemain, les Allemands battent en retraite...


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Le bois d'Ailly et la tranchée de la soif

A la fin de l'année 1914, la prise du bois d'Ailly, à l'est de la commune de Saint-Mihiel, dans la Meuse, devient un des objectifs importants de l'armée française. L'offensive française ne s'arrête pas au bois d'Ailly, mais vise en réalité la prise de Saint-Mihiel et le contrôle des routes qui y conduisent (venant de Verdun, Metz, Neufchâteau et Saint-Dizier). La volonté du commandement français est également de supprimer ce qui est appelé le "saillant de Saint-Mihiel", autrement dit une sorte de poche contrôlée par les allemands, qui rompt la ligne de front en pénétrant nettement côté français (voir carte). Des combats importants se déroulent en avril-mai pour s'emparer des tranchées allemandes. Le 20 mai, environ 80 hommes se trouvent assiégés dans la 4e tranchée allemande et tiennent pendant deux jours, avant de se rendre à cause du manque de nourriture et d'eau. Le commandant français dit alors à ses hommes : "N'oubliez pas la tranchée de la soif !" Les combats se poursuivent jusque dans l'été 1915.


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Les batailles d'Artois

En décembre 1914, les généraux Joffre et Foch décident de lancer une première série d'offensives en Artois pour faire évoluer la ligne de front, qui s'est stabilisé depuis le mois d'octobre, avec pour objectif de s'emparer dans un premier temps de la colline de Lorette, qui culmine à 165 m d'altitude et domine la plaine d'Arras et le bassin minier, puis de repousser l'ennemi au-delà de Vimy voir au-delà de la frontière avec la Belgique.

Une attaque est lancée le 17 décembre sur Carency. La veille, le 16 décembre, une opération de diversion est organisée au niveau du chemin de fer, reliant La Bassée à Vermelles. L'offensive est stoppée le 19 décembre faute de résultat. Ce fut la première bataille d'Artois.

La seconde bataille d'Artois, plus longue (mai-juin 1915) et plus meurtrière (102 000 soldats français morts ou blessés), permet à l'armée française de faire reculer la ligne, mais pas de manière significative (prise des villages de Craency et d'Albain-Saint-Nazaire, au pied de la colline de Lorette). La troisième bataille d'Artois (septembre 1915), menée conjointement avec les britanniques, permet aux alliés d'avancer jusqu'à la crête de Vimy, avant d'être légèrement repoussé.


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La bataille de Verdun (Février-décembre 1916)

La bataille de Verdun est une offensive allemande, qui débute le 21 février 1916 avec pour objectif de s'emparer de Verdun, défendue par les forts de Douaumont et de Vaux (pris par les allemands lors de l'attaque du 2 au 7 juin) et qui constitue un "saillant", une poche, contrôlée par les français le long du front et pénétrant côté allemand. Cette bataille est restée tristement célèbre pour être la plus longue bataille de la Grande guerre (10 mois) et l'une des plus meurtrière (163 000 morts et 216 000 blessés français, 143 000 morts et 196 000 blessés allemands) pour un résultat militaire presque nul : à partir de juin, les français regagnent le terrain conquis par l'ennemi. En décembre, la situation est redevenue quasi-équivalente à celle qui a précédé l'offensive de février.


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Autres lieux

Des soldats charolais, parmi ceux étudiés, se sont également illustrés dans d'autres combats :

  • Au Bois-Brûlé, dans le saillant de Saint-Mihiel, une offensive allemande eut lieu d'octobre à décembre 1914 et leur permit de gagner 300 m sur l'ennemi en 3 mois au prix de plusieurs milliers de morts et blessés.
  • La bataille du Bois-le-Prêtre, dans le secteur de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), où se déroulèrent sur environ 4 km de front plus d'une centaine d'offensives françaises entre septembre 1914 et juillet 1915, faisant 15 000 morts.
  • Les combats à l'Hartmannswillerkopf ( surnommé "le Vieil Armand" par les poilus français, dans le Haut-Rhin), éperon rocheux d'une hauteur de 956 m, dont le contrôle fut l'objet de plusieurs combats en 1915 (les 19 et 20 janvier, le 26 mars, les 25 et 26 avril et les 21 et 22 décembre) faisant environ 25 000 victimes.