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Le Charolais-Brionnais, candidat au patrimoine mondial
Les attributs du paysage culturel : surfaces en herbe, haies et murets Les attributs du paysage culturel : surfaces en herbe, haies et murets Les attributs du paysage culturel : surfaces en herbe, haies et murets

Les attributs du paysage culturel : surfaces en herbe, haies et murets


Le paysage culturel de l’élevage bovin charolais est composé d’attributs matériels, tels les surfaces en herbes, les haies et les arbres, les murets, le patrimoine bâti rural et les systèmes hydrauliques, mais aussi immatériels comme les savoir-faire liés à l’embouche et à l’élevage, les foires, les marchés et les concours.

#Les surfaces en herbe :

Le paysage est aujourd’hui dominé par les surfaces en herbe. Des comparaisons du paysage de quelques communes du Brionnais entre les années 1820 et 2014 montrent la spécialisation herbagère du territoire sur 200 ans. Le couchage en herbe s’effectue dès le XVIIIe siècle dans les fonds de vallons, bénéficiant de conditions physiques favorables. Dans le val d’Arconce et les vallons formés par ses nombreux affluents, l’herbe progresse vers les pentes et remplace peu à peu les cultures et les forêts. Ainsi, au début du XIXe siècle, au cœur du Brionnais, l’herbe est très présente. Le couchage en herbe s’achève au XXe siècle, l’herbe est désormais omniprésente et remplace les terres labourables. Seules quelques rares vignes et quelques bois ponctuent ce paysage herbager.


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  • © J. Sgard © J. Sgard
  • Parcelle de pré caractéristique du Charolais-Brionnais avec les espaces de confort pour les animaux, à l'ombre des linéaires de haies et des arbres - © J. Sgard Parcelle de pré caractéristique du Charolais-Brionnais avec les espaces de confort pour les animaux, à l'ombre des linéaires de haies et des arbres - © J. Sgard
  • Animaux à l'ombre d'un arbre isolé au milieu d'une parcelle - © D. Fayard Animaux à l'ombre d'un arbre isolé au milieu d'une parcelle - © D. Fayard
  • Les haies bordent aussi les chemins - © D. Fayard Les haies bordent aussi les chemins - © D. Fayard
  • © J. Sgard
  • Parcelle de pré caractéristique du Charolais-Brionnais avec les espaces de confort pour les animaux, à l'ombre des linéaires de haies et des arbres - © J. Sgard
  • Animaux à l'ombre d'un arbre isolé au milieu d'une parcelle - © D. Fayard
  • Les haies bordent aussi les chemins - © D. Fayard

#Les haies et les arbres :

Les surfaces en herbe sont découpées par un réseau de haies ponctué d'arbres. Celles qui entourent les parcelles parquent le bétail en formant des clôtures. La plantation des haies a permis aussi de délimiter les sols aux ressources différentes, divisant le paysage en une multitude de parcelles. Si certains linéaires existent dès le Moyen Âge (pour empêcher le bétail d'entrer dans les terres labourables), la plupart sont apparus aux XVIIIe et XIXe siècles grâce au développement de l'élevage et de l'embouche. Aujourd'hui, les haies sont omniprésentes sur le territoire.

Les haies et les arbres sont des éléments essentiels pour le confort des bovins. Ils protègent les animaux du vent et des intempéries, en particulier lorsque les haies sont hautes et les arbres touffus. Une haie perméable et bien garnie permet de réduire les vents de 30 à 50%. L'ombre fournie par les haies et les arbres permet d'atténuer la chaleur en été, le froid en hiver, puisque la haie procure une hausse des températures de 2 à 5°C. Ces éléments favorisent aussi le regroupement des animaux et apportent un complément de nourriture aux bovins grâce à la présence d'espèces végétales. Enfin, ils contribuent à une meilleure productivité en favorisant la pousse de l'herbe.


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Les haies encadrant les chemins constituent des repères forts dans le paysage. Elles bordent les chemins de grande communication, permettant de rejoindre les lieux de commercialisation des bovins ; les chemins vicinaux, reliant les villages, les hameaux et les fermes isolées entre eux ; et les chemins de desserte donnant accès aux parcelles. Ces derniers ont été tracés pour les besoins de l'exploitation du terroir. Ils ont longtemps permis de déplacer les bovins entre les parcelles et de la ferme aux parcelles.
Plusieurs essences épineuses se trouvent dans les haies (prunellier, aubépine, églantier). Quant aux arbres, ce sont principalement des chênes, des frênes, des charmes, des érables champêtres, des saules et des noyers.


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  • Ensemble exceptionnel de murets aux Brosses-Dieu (Saint-Germain-en-Brionnais) - © J-L. Petit Ensemble exceptionnel de murets aux Brosses-Dieu (Saint-Germain-en-Brionnais) - © J-L. Petit
  • Ensemble exceptionnel de murets aux Brosses-Dieu (Saint-Germain-en-Brionnais) - © J-L. Petit

#Les murets :

Dans certains secteurs, les murets remplacent les haies. Ils sont concentrés dans une zone entre Changy et Saint-Laurent-en-Brionnais. L'existence de ces murets est liée à la géologie et à la présence des pierres. Ils sont principalement en grès ou en calcaire. Une enquête de terrain menée en 2015 a permis de recenser 154 murets ou ensemble de murets. Ils se situent principalement en bordure ou en soutènement des routes. Certains ont été réalisés pour la clôture des espaces liés aux habitations et leurs dépendances. D'autres sont directement liés à l'activité agricole, bordant et délimitant les parcelles.

Ces murets viennent de pierriers, lieux de stockage des pierres issues de l'épierrage des prairies et des sols cultivés. Le grès a donné des ensembles exceptionnels assez imposants en largeur, en volume et en densité. Le plus bel ensemble est certainement celui du lieu-dit Les Brosses-Dieu à Saint-Germain-en-Brionnais, où le parcellaire est divisé en de longues et étroites lanières parallèles provenant de l'épierrage d'anciennes parcelles de friche et de bois mises en culture à partir du XVIIIe siècle.
Le calcaire a donné des linéaires de murets moins larges et volumineux. Quelques beaux ensembles peuvent être observés à Oyé et Varenne-l'Arconce.