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Le Charolais-Brionnais, candidat au patrimoine mondial
Les attributs du paysage culturel : patrimoine immatériel Les attributs du paysage culturel : patrimoine immatériel Les attributs du paysage culturel : patrimoine immatériel

Les attributs du paysage culturel : patrimoine immatériel


Dans le paysage culturel, les éleveurs mettent en œuvre des savoir-faire et des pratiques participant, tout comme les attributs matériels, à la valeur universelle exceptionnelle du Bien. Ainsi, le savoir-faire de l’embouche fait partie des éléments immatériels essentiels dans la gestion du paysage. Les foires, marchés et concours de bovins ponctuant le calendrier agricole sont importants au niveau économique et pour la sociabilité du milieu agricole.

#Le savoir-faire de l’embouche :

L’embouche est un système d’engraissement des bêtes à l’herbe assez complexe. L’emboucheur dispose d’un savoir-faire transmis de génération en génération qui consiste à associer un éventail de prés, aux qualités variables, suivant la nature géologique du sous-sol, à chacune des bêtes, en fonction de leur âge et de leur capacité à se développer.

Au-delà de déterminer quel pré est fait pour quel bovin, l’emboucheur doit entretenir ses prairies d’embouche. En hiver, il faut creuser des rigoles, arroser les prés, entretenir les clôtures, tailler les haies. En été, il faut faire les foins et couper les « refus ».

L’embouche dépend aussi des ressources en herbe, des conditions météorologiques et de l’évolution du marché. Les pluies trop abondantes ou les sécheresses ne sont pas favorables à la pousse de l’herbe et limitent l’embouche.


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  • Vue du champ de foire de Saint-Christophe-en-Brionnais, avec le marché gré à gré, en 1906, coll. privée Vue du champ de foire de Saint-Christophe-en-Brionnais, avec le marché gré à gré, en 1906, coll. privée
  • Échange de billets sur le mur d'argent dans les années 1950-1960, coll. privée Échange de billets sur le mur d'argent dans les années 1950-1960, coll. privée
  • Marché au cadran de Saint-Christophe-en-Brionnais, inauguré en 2009 - © D. Fayard Marché au cadran de Saint-Christophe-en-Brionnais, inauguré en 2009 - © D. Fayard
  • Vue du champ de foire de Saint-Christophe-en-Brionnais, avec le marché gré à gré, en 1906, coll. privée
  • Échange de billets sur le mur d'argent dans les années 1950-1960, coll. privée
  • Marché au cadran de Saint-Christophe-en-Brionnais, inauguré en 2009 - © D. Fayard

#Les foires, marchés et concours :

L'élevage et l'embouche des bovins donnent lieu à des rendez-vous commerciaux : foires, marchés et concours. Les places marchandes ont joué un rôle important dans le développement de la race charolaise en favorisant le commerce du bétail. Elles ont participé à la structuration de quelques bourgs, comme celui de Saint-Christophe-en-Brionnais. Le village s'est développé le long de l'artère principale où se tenaient les foires entre la fin du XVIIe et le milieu du XIXe siècle.

Jusqu'au milieu du XXe siècle, ces activités rythment la vie des éleveurs. Les foires ont lieu à jour ou date fixe. Les marchés ont lieu toutes les semaines. Ces manifestations se déroulent dans les chefs-lieux de canton (Charolles, Chauffailles, La Clayette, Marcigny, Saint-Bonnet-de-Joux) mais aussi dans des bourgs plus modestes (Bois-Sainte-Marie, Ligny-en-Brionnais, Oyé, Saint-Julien-de-Civry). Il y a des foires dites de maigre dans les zones d'élevage ou au contact de la zone d'embouche. Les transactions sur le bétail gras se font à Saint-Christophe-en-Brionnais et sur les lieux de consommations comme Charlieu, Villefranche-sur-Saône, Paris et Lyon.


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Aujourd'hui, seul le marché de Saint-Christophe-en-Brionnais est toujours en activité. C'est à l'origine un marché dit de gré à gré, fondé sur la libre discussion entre le vendeur et l'acheteur, où sont vendus les bovins finis destinés à la boucherie. Depuis 2009, la construction du marché au cadran a fait évoluer les pratiques de vente (vente aux enchères dans une salle). Quelques éléments témoignant du passé ont été conservés, notamment le " mur d'argent ", où se faisaient les transactions en espèces jusqu'aux années 1970, et quelques barres d'attache.

Les concours permettent aux éleveurs de comparer leurs animaux entre eux contribuant ainsi à la sélection et à l'amélioration du bétail. Le premier concours de reproducteurs a lieu à Saint-Christophe-en-Brionnais en 1858. En 1891, il est transféré à Charolles, cette dernière continue à accueillir un des premiers concours de la race en France chaque année en novembre. Depuis 1994, le festival du bœuf se déroule le premier week-end de décembre à Charolles. C'est un rendez-vous incontournable pour les professionnels de la viande et une grande fête autour du bovin charolais. Chaque premier samedi de septembre, à Saint-Christophe-en-Brionnais, a lieu un concours de bovins de boucherie.